Cela fait déjà 20 ans que le 1er film de Tarantino, en tant que réalisateur, est sorti sur les écrans. Et oui "Reservoir Dogs" ça a déja 20 ans dans les pompes, et pourtant, comme pratiquement tous les films de Tarantino, ça passe toujours aussi bien comme si le film avait été réalisé l'année dernière.
20 ans de carrière ce n'est pas rien et on sait combien au bout du 3e ou 4e film il est parfois difficile pour un réalisateur qui a un tant soit peu changer l'histoire du cinéma de se renouveler.
Je prendrais par exemple Mr M. Night Shyamalan, qui après les claques comme "Sixieme Sens" ou "Incassable" n'a pas su trouver la meme formule avec ses films suivant. Ou encore plus récemment Tim Burton pour qui, selon moi, c'est à se demander si finalement il n'avait pas tout dit avec "Ed Wood". Car depuis il faut quand meme reconnaitre que Burton s'auto-copie film après film et n'apporte plus grand chose à une filmographie qui n'est plus en dent-de-scie mais bien en pente descendante (ouh putain comment ça balance).
Mais ceci ne s'est pas appliqué pour Quentin Tarantino. Généralement il y a 2 types de spectateurs : ceux qui aiment et ceux qui détestent. Personnellement je n'ai pas rencontré de gens qui n'aiment qu'1 ou 2 films et pas le reste. C'est presque tout ou rien avec lui.
Ce qui fait la force des films de Quentin, ce n'est pas l'utilisation, à la limite de l'extreme parfois, de la violence ou encore du choix de la bande son. On pourrait penser que ses 2 aspects son sa marque de fabrication (ce qui n'est pas totalement faux) mais à mon goût ce qui caractérise le style Tarantino c'est cette fascinante capacité à rendre n'importe quel personnage de son film aussi important que les autres. qu'il soit principal ou secondaire. Cette maîtrise du développement est la plupart du temps mise en scène par une discussion entre 2 protagonistes. Prenez Travolta et Thurman, De Niro et Fonda, Thurman et Carradine, Owen et Del Toro et plus récemment la fantastique intro d'"Inglorious Basterds" entre Waltz et Ménochet.
Voilà pour moi la véritable force des films de Tarantino, savoir écrire personnages et dialogues qui font tout de suite toute la différence avec les autres productions.
"Django Unchained" est donc tout naturellement une réussite. Une réussite car Tarantino poursuit le changement qu'il avait amorcé avec "Inglorious Basterds", à savoir une réalisation plus accessible qu'auparavant et certains "trademark" plus en nuance, essentiellement concernant la musique qui est une fois de plus moins mise en avant.
Niveau casting, pour moi, la véritable vedette n'est pas Jamie Foxx mais bien Christoph Waltz (again). C'est tout simplement un acteur incroyable qui, une nouvelle fois, mérite les prix qui lui sont attribués (les Golden Globes dernièrement). Ce n'est pas que Foxx joue mal, bien au contraire, mais il faut reconnaître que quand les 2 acteurs sont ensemble à l'écran, il est difficile de ne pas admettre que Waltz bouffe littéralement la scène à lui seul.
Di Caprio s'en sort également plus que bien, je m'attendais à une performance classique de sa part et bien lui aussi est relativement bluffant dans son rôle.
Concernant les second rôle, Samuel L. Jackson est encore une fois parfais, Kerry Washington, elle par contre n'a pas la meilleure des prestations. Bon, faut reconnaître qu'elle n'est pas souvent à l'écran, essentiellement la dernière partie du film, ce qui laisse peu de place pour un jeu à tant soit peu remarqué. Reste aussi le passage avec Don Johnson (oui oui on parle bien de Crockett himself) qui fût l'un de mes plus grand fou rire devant un film.
Pour ce qui de l'histoire, certains reprocheront peut-etre à Tarantino d'avoir exagérer sur sa vision de l'esclavagisme à l'époque et pourtant je ne suis pas certains qu'il soit si loin que ça de la réalité. De toute façon Tarantino n'a pas fait un film sur l'eclavage mais un film sur fond d'esclavage.
Et la violence dans tout ça ? Récemment, Tarantino a piqué une crise face à un journalisme anglais qui lui reprochait une fois de plus que son film était extrêmement violent et voulait connaître son opinion vis a vis de la connexion entre la violence réelle et celle des films. Et il a eu parfaitement raison de s'énerver car, comme il le dit lui-même, ça fait 20 ans qu'on lui pose les mêmes questions sur ça et qu'on le gonfle avec la violence dans ses films. Alors, OUI, le film a ses moments de violence. Mais comme à chaque film de Q.T., celle-ci est de manière grand-guignolesque. A chaque fusillade, lorsque qu'un individu se prend une balle c'est 3 litres de sang qui lui gicle du corps d'un coup mais, encore une fois (ça en fait beaucoup dans un texte, non ?) c'est du Tarantino putain et surtout... c'est du cinéma ! Perso, j'adore ces scènes là même si je dois admettre que, comme avec "Inglorious Basterds", si il avait finalement choisi de faire une violence plus "sobre" et bien ça n'aurait en rien changé les qualités du métrage.
Bref, "DJANGO UNCHAINED" n'est peut-etre pas le meilleur film de Tarantino (2h45 c'est effectivement un poil trop long) mais il est une fois de plus un régal pour les yeux. Et puis comme je l'ai fait remarqué en début de chronique, des réalisateurs qui continue à donner autant de plaisir après 20 ans de carrière, ça court pas les rues.
Well done Mr Tarantino...
Ça y est j'ai enfin vu Django ! Encore un très bon Tarantino. Son cinéma est vraiment un régal, un concentré d'humour, action, suspense, violence, musique, d'acteurs au top de leur forme, de dialogues ciselés, de ralentis... Encore, encore !
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